Manger-main chez l’adulte dépendant : vraie ou fausse bonne idée ?

13 Nov 2024

Le manger-main est un concept qui se développe depuis le début des années 2000. Son objectif est de conserver l’autonomie des personnes ne parvenant pas ou plus à s’alimenter avec des couverts, grâce à des repas pouvant être consommés facilement à la main. Quel est l’intérêt du manger-main ? Comment le mettre en place ? Quelles sont ses limites ?

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Qu’est-ce que le manger-main ?

Le manger-main, aussi appelé “finger food”, est une technique qui consiste à donner aux aliments une forme et une consistance qui permettent leur consommation avec les doigts. Les aliments se présentent alors sous forme de bouchées consommables en une à deux fois. Leur composition et leur texture peuvent s’adapter aux besoins nutritionnels et aux capacités de mastication et / ou de déglutition des consommateurs.

A qui s’adresse le manger-main ?

Le manger-main est une solution qui peut convenir aux personnes (Cerenut) :

  • Atteintes de démence
  • Déambulantes
  • Avec des tremblements
  • Avec des troubles de praxie ou de préhension
  • Avec une déficience visuelle
  • Qui ont du mal à utiliser des couverts
  • Qui refusent l’aide au repas

Le manger-main peut donc être intéressant pour un large panel de patients comme par exemple ceux touchés par la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, une sclérose en plaques, un AVC, de l’arthrite

Quel est l’intérêt du manger-main ?

Le manger-main permet de maintenir l’autonomie des patients / résidents au moment du repas.

D’une part, cela est bénéfique pour le patient / résident qui n’a pas besoin de l’aide d’un tiers pour s’alimenter. Il mange alors à son rythme et selon ses envies, ce qui peut avoir un impact positif sur son plaisir de manger et son appétit, et limite ainsi son risque de dénutrition (Cerenut). En effet, laisser une personne âgée manger à son rythme permet d’augmenter de 25% ses apports alimentaires spontanés (cf. Recueil d’actions pour l’amélioration de l’alimentation en établissements hébergeant des personnes âgées). Également, le manger-main permet de réduire les troubles du comportement au moment du repas (agitation, levers répétitifs…).

D’autre part, le manger-main permet au personnel des centres de soins et aux aidants d’être moins mobilisés sur le temps du repas et d’être ainsi plus disponibles pour d’autres tâches.

Comment adapter son alimentation au manger-main ?

Pour adapter son alimentation au manger-main, il est possible (Cerenut) :

  • De couper des aliments du quotidien en petits morceaux : bâtonnets de légumes, dés de fromage, petits morceaux de quiche ou pizza…
  • De préparer ou acheter des aliments au format adapté : pommes dauphines, bouchées fabriquées avec des gélifiants (gélatine, agar agar…) ou des épaississants (fécule de pomme de terre…).

Quelques exemples de préparations adaptées au manger-main sont :

  • Pour le plat principal : mini-flans de légumes, mini-quiches sans pâte, boulettes de riz (avec du riz à sushis), galettes de pommes de terre…
  • Pour le dessert : bouchées de yaourt (grâce à de la gélatine), dés de panna cotta, truffes au chocolat…
  • Pour l’hydratation : bouchées d’hydratation (avec du jus de fruit et de la gélatine)
Quelques exemples d’aliments compatibles avec le manger-main (La Picorée)

Pour optimiser l’adhésion du patient / résident au passage en alimentation manger-main, il est préférable de lui proposer les menus les plus similaires possibles à ceux des autres patients / résidents mangeant en alimentation conventionnelle.

Quelles sont les limites du manger-main ?

Le manger-main n’est pas toujours facilement accepté par les patients / résidents qui peuvent le voir comme une régression. C’est pourquoi, il est nécessaire de présenter la solution de manière positive, en mettant en avant le maintien de l’autonomie (LNA santé).

Par ailleurs, la mise en place  d’une alimentation à la fois variée et adaptée au manger-main peut nécessiter du matériel (mixeur, moules individuels…), l’achat d’ingrédients spécifiques (gélatine, agar agar, fécule de pommes de terre…) ainsi que du temps (temps de préparation, temps de prise de certains agents de texture comme la gélatine…), ce qui peut constituer un frein à sa mise en place (Cerenut).

Les produits La Picorée sont-ils adaptés au manger-main ?

Les mini-cakes hyperprotéinés et hypercaloriques de la gamme P’tits Pep’s La Picorée se présentent sous un format “bouchée” facilement consommable à la main en une à deux bouchées.

Nous avons également conçu un carnet de recettes à destination des personnes dénutries et atteintes de troubles de la déglutition et / ou de la mastication. Ce carnet de recettes a été créé en étroite collaboration avec 2 orthophonistes et propose notamment 2 recettes adaptées au manger-main.

Si vous êtes intéressé.e, n’hésitez pas à nous envoyer un mail à l’adresse bonjour@lapicoree.com, nous serons ravis de vous envoyer la version électronique de notre carnet de recettes !

Conclusion

Le manger-main représente une approche innovante et bénéfique pour maintenir l’autonomie des personnes ayant des difficultés à s’alimenter avec des couverts. En proposant des aliments adaptés, le plaisir de manger est favorisé, le risque de dénutrition est limité et la charge des aidants et du personnel soignant est allégée. Toutefois, il est essentiel de considérer les limites de cette solution, notamment l’acceptation par les patients et les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. En intégrant le manger-main de manière positive et réfléchie, il semble possible d’améliorer la qualité des repas pour de nombreuses personnes, tout en leur offrant une dignité et une autonomie précieuses lors de ceux-ci.

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